(2021) Michel Onfray
«Notre civilisation s’effondre, une autre est en train de s’annoncer, elle n’est pas encore là, les barbares d’aujourd’hui seront les civilisés de demain. Tout se fissure, tout craquèle. […] Braudel parlait du temps long d’une civilisation, du temps de la patience. […] Il faut penser en terme de millénaire quand on parle de civilisation. Donc on est dans un tuilage de 2000 ans avec probablement 2000 ans à venir, aussi, et ce n’est pas forcément facile à voir.»
«Simplement il y a des craquements qui sont susceptibles d’être vus. […]»
©opyright : chaîne YouTube de Sud Radio, émission d’André Bercoff du 4 mars 2021 (interview de Michel Onfray)
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Michel Onfray, jusqu’à preuve du contraire, ne connaît pas Souvtchinski.
(1921) Pierre Souvtchinski
«Le temps ─ est le changement des générations. Toutefois, la question de la fracture d’une époque, du changement d’une culture par une autre ─ est une question propre aux générations. La brèche qui sépare une génération d’une autre ─ est sinueuse et inégale, semblable à la terre craquelée par la sécheresse qui est scindée par tout un entrecroisement de fentes étroites. Dans un cas, elle devance de trop et va jusqu’aux générations les plus jeunes, ─ dans un autre cas, elle recule profondément. Il est seulement important de savoir que cette brèche frappe véritablement les gens en les séparant en deux parties, telle la foudre qui serpente et traverse rapidement l’espace en établissant une frontière fantasque entre l’ancien et le moderne.» (écrit n°8 intitulé Le fondement éternel)
«Une vue perspicace et percutante, propre à englober la surface des choses ─ n’est pas suffisamment puissante pour pénétrer la profondeur des processus spontanés. Dans un cas, la vue est horizontale, dans l’autre, elle doit être verticale. L’homme est incapable de discerner l’épaisseur des choses. Mais il lui est possible de l’écouter, de saisir par l’ouïe les processus qu’elle dissimule. La vue doit devenir ouïe. Celui qui ne possède pas cette ouïe ne verra pas les changements de l’ordre caché de la vie. Il semble que tout soit comme avant, or, en réalité, tout est nouveau. Ceux qui sont privés d’écoute ne pourront pas suivre les changements de rythme. Et que pourraient être les brisures spontanées des choses, sinon les changements de rythmes et les pulsations de la vie de l’univers, du cœur de l’univers ?…» (idem, écrit n°8)
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Pierre Souvtchinski, jusqu’à preuve du contraire, n’a pas connu Onfray.
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